
"Si on est à 95% zéro déchet et qu'on est des millions, alors on changera le monde."
Agathe et sa famille réduisent progressivement leurs déchets depuis 6 ans. Et voilà comment ils s'y prennent.
Extrait de la newsletter Brut "On voudrait tous pouvoir réduire nos déchets pour le bien de la planète. On est donc allé rendre visite à une famille qui tente de faire le maximum à ce propos pour qu’ils puissent nous montrer les différentes méthodes qu’ils utilisent"
Agathe : Bonjour, je m'appelle Agathe. J'ai 9 ans et, avec ma famille, on va vous expliquer comment réduire les déchets.
Virginie : C'est possible d'être zéro déchet quand on n'a pas le temps. Justement, c’est notre cas, on est tous les deux entrepreneurs et engagés dans des associations. Donc passer 4 heures à faire mes produits, ce n’est pas possible. Par contre, il y a plein de solutions qui existent aujourd'hui.
On n'achète pas de jeux neufs, ça c’est la base. On est uniquement sur du réemploi, du troc ou parfois on va à la déchèterie mobile où plein de gens jettent des choses qu’on récupère.
Agathe : Par exemple, ce Puissance 4, on l'a eu à la déchèterie, ce landau, on l'a trouvé dans la rue et ce théâtre, c'est nous qui l'avons construit nous-mêmes grâce à un livre. Ça ne change rien pour nous, parce que c'est toujours les mêmes jeux que ça soit de seconde main ou pas.
Virginie : Chaque semaine, on achète nos produits au marché, à un petit producteur local, et on fait toutes nos courses en vrac. On a arrêté le supermarché depuis un petit moment maintenant et comme ça, on n'a presque plus de déchets.
Kevin : C'est quelque chose de progressif, on change petit à petit. On n'est pas dans une démarche où l’on change tout d'un coup. On s'aperçoit au fil du temps qu'on va changer nos habitudes.
Par exemple, nos produits frais n'ont pas besoin d'être stockés au frigo, on met nos légumes sur le balcon. Et on s'est aperçus que notre frigo de 240 litres était au trois quarts vide, donc on l’a remplacé par un frigo d'une trentaine de litres.
Virginie : Pour l'été, on a un frigo du désert. Le concept est simple : un pot en terre placé dans un plus grand, avec du sable entre les deux, et dans lequel on met les fruits ou les légumes. On met de l'eau autour et par un système d'évaporation naturelle, ça abaisse la température intérieure de 5 à 6 degrés. Ensuite, on couvre d'un linge pour que la température soit maintenue.
Pour ne pas mettre le beurre au frigo, on a un ancien beurrier breton qui permet de stocker le beurre dans l'eau. L'avantage, c'est qu'il est toujours à température, donc tartinable. J'achète mon beurre directement chez le fromager, dans une boîte réutilisable, et je le mets ensuite dans mon beurrier.
La plupart de nos produits sont en vrac, comme l'huile par exemple. Je vais avec ma bouteille et je la recharge directement. Ça nous évite donc d'avoir des contenants qu'on va renvoyer vers la chaîne de recyclage.
Sinon, au niveau du ménage, on fait quasiment tout avec deux produits : du vinaigre blanc et du bicarbonate de soude. Et quand on termine de manger, les déchets vont au compost, y compris les cartons, qui se compostent aussi.
Kevin : Dans la salle de bain, on a un dentifrice zéro déchet. Moi, j'ai du savon à raser, qui remplace les mousses à raser qui génèrent des déchets. Et le seul déchet qui va rester, ça va être la lame du rasoir, et non pas l'intégralité du rasoir.
On a aussi remplacé les cotons-tiges depuis un certain nombre d'années. On a notamment un coton-tige en plastique dur lavable et réutilisable à l'infini.
Et pour la baignoire, on a uniquement des savons solides. On a du shampoing liquide pour les cheveux longs des filles, qu'on prend dans une bouteille en verre et qu'on recharge quand il n'y en a plus.
Virginie : Mon mode de vie zéro déchet me simplifie la vie et me permet de retrouver ma liberté. J'ai le sentiment de voir les produits que j'achète, de savoir ce que j'achète et d'acheter uniquement ce dont j'ai besoin. De ne pas me retrouver avec 40 produits qui ne me servent à rien, en fait. J'ai deux produits pour le ménage, tout est plus simple.
Aujourd'hui, après 6 ans, on n'est pas 100 % zéro déchet. On est toujours en transition et en même temps, la transition, c'est bon, ça nous permet d'expérimenter tous les jours. Être 100 % zéro déchet, c'est pas important. Si on est des millions à être à 95 % zéro déchet, alors on changera le monde !
Source : Site et Newletter Brut https://www.brut.media/fr/international/comment-reduire-ses-dechets-cette-famille-zero-dechet-raconte-53631037-7932-4b49-93be-da57f645a417